mardi 24 janvier 2012

Asie Centrale : 
Le changement linguistique est en marche.




l'Asie centrale a longtemps été reconnu comme étant la colonie asiatique de l'ex URSS et il est encore vrai aujourd'hui que de nombreux étrangers considèrent l'apprentissage du russe comme indispensable à tout voyage dans cette contrée du monde. 
Toutefois la situation linguistique depuis la chute de l'empire soviétique tend vers une disparition progressive du russe au profit des langues locales (kazakh, ouzbek, kirghiz, tadjik, turkmène) véritables symboles de l'identité et de la culture des peuples d'Asie centrale. 


Le russe comme instrument de colonisation


Durant les années 20, le Kremlin a très tôt mis la pression sur les populations autochtones, les forçant à accueillir de nombreux colons dans le but d'installer la langue russe comme lingua franca de la région. 
Opération réussie puisque les soviétiques arrivèrent à instaurer l'enseignement obligatoire du russe dans les écoles ( 5h en moyenne par semaine) et l'obligation d'utiliser l'alphabet cyrillique à la place de l'alphabet arabe largement utilisé parmi ces populations nomades. Progressivement, les peuples perdirent leurs attaches avec leur propre culture et il fallut attendre le début des années 90 pour que la situation s'inverse.


Le renouveau des langues locales


A la suite de la chute de l'empire soviétique, de nombreux russes installés en Asie centrale quittèrent la région par milliers pour retourner vers leur mère patrie. 
Ainsi, deux tiers des russes du Turkménistan et la moitié de ceux résidant en Ouzbékistan s'en allèrent vers la nouvelle fédération de Russie. 
Toutefois, si les pays les plus au sud bénéficièrent de ces départs massifs, ce fut nettement moins le cas pour des pays comme le Kazakhstan et le Kirghizistan qui comptent toujours une part importante de populations russes. 
A l'heure actuelle, de plus en plus d'écoles dont l'enseignement se fait exclusivement dans la langue locale voient le jour au dépend du russe, qui reste encore bien implanté dans le domaine des affaires et comme vecteur de communication entre les pays de la région. Pourtant, malgré les politiques largement en faveur des langues autochtones, le russe attire toujours de nombreux jeunes désirant s'ouvrir vers l'étranger, au même titre que l'anglais. 
Cette décennie s'annonce décisive dans la lutte linguistique qui anime les pays d'Asie centrale depuis 1991. 




Benoit Berthe 

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